“Non, pas papa ! je veux maman”

 

“Non, pas papa ! je veux maman” Ça vous parle? 🤪

Il est tout-à-fait courant qu’un enfant montre une préférence pour l’un des ses parents, souvent sa maman, à différents âges. Cet attachement exclusif peut marquer une anxiété de séparation, une volonté d’affirmer son indépendance, de tester le pouvoir du non ou les limites de ses parents; bien souvent, ce rejet est passager et marque une étape de son développement.

Cette situation peut être mal vécu pour certains parents: l’un se sent rejeté et délaissé, l’autre se sent débordé par les sollicitations constantes de l’enfant.

On vous livre quelques astuces si la situation vous pèse:

⭐️ On veille à passer un temps de qualité et de connexion suffisant pour que l’enfant passe du temps avec ses 2 parents. Quand l’organisation familiale le permet, on essaie au maximum d’alterner le rituel et le coucher du soir pour ne pas marquer ou accentuer une préférence.

⭐️ La régularité est la clé ! Si on décide que c’est tel parent qui fait le coucher, il est essentiel de s’en tenir à se décision et ne pas faire intervenir l’autre parent. Sans cela, l’enfant comprendra qu’en insistant un peu (ou beaucoup) il pourra finir par avoir le parent qu’il souhaite. Les premiers jours peuvent être challenge, tenez bon 💪 il y a de fortes chances qu’il ne le réclame plus par la suite.

⭐️ Ce qu’il se passe en journée impacte fortement la nuit : la régularité se joue également dans la journée et dans la cohérence de vos réponses. Si vous sentez que c’est trop difficile pour votre enfant, commencez par passer de courts moments avec lui, 10 ou 15 minutes en journée, pendant lesquels on fait une activité ou un temps de lecture.

⭐️ Le parent sollicité doit également accepter de laisser une place à l’autre parent, ce qui n’est pas toujours évident. Il faut pouvoir se dire que son enfant est en sécurité et lui faire confiance sans intervenir.

Pour les plus grands:

⭐️ On met en place une routine visuelle pour indiquer à l’enfant qui va s’occuper de lui. On peut par exemple coller une photo du parent qui fera le coucher. L’effet de surprise et le manque d’anticipation peuvent générer un stress chez l’enfant qui n’aura pas été préparé à une situation. Face à un stress, l’enfant libère du cortisol qui a, en partie, pour effet de bloquer la sécrétion de la mélatonine, et donc de compliquer les conditions de l’endormissement. La prévisibilité permet ainsi de rassurer et sécuriser l’enfant.

⭐️ On travaille la séparation en intégrant dans le rituel un moment où le parent confie à son enfant un objet qu’il gardera avec lui pour la nuit: un bracelet autour du poignet, un vêtement de son parent, une photo.

Cette période marque souvent un besoin de sécurisation, d’être rassuré encore plus fort. Il est donc important de ne pas entrer en conflit avec lui pour amener les choses avec douceur. On se rappelle que tout cela est temporaire et passe avec le temps.

 
Laure Malgouyres